(French Village) baie de Cannébécachiche sur la rivière Saint-Jean dans un village (French Village) village malécite d'Ékoupag (Ekoupahac
Les Robichaud ma famille de ma mère Marguerite Robichaud
SOMMAIRE
La lignée généalogique d’une famille des Robichaud est suivie de ses origines au Poitou (en France) jusqu’à son installation sur les bords de la Mer Rouge, l’actuel détroit de Northumberland au Nouveau-Brunswick (Canada). On apprend l’histoire de douze générations de cette famille et l’histoire des communautés dans lesquels ces Robichaud ont vécu : que ce soit Port-Royal et la rivière Saint-Jean (en Acadie), Saint-Jean-Port-Joly (au Québec), la Fourche-aux-Crapauds, Bouctouche, Robichaud, Cormier-Village, Cap-Pelé et Shédiac (au Nouveau-Brunswick). On apprend que les Robichaud sont reliés avec les seigneurs de l’Acadie, avec des nobles de la France et avec de grands chefs Amérindiens. On fait les liens entre les Robichaud et la littérature; des « Diables » d’Aldous Huxley et des « Trois mousquetaires » d’Alexandre Dumas, en passant par « Le Dernier des Mohicans » de James Fennimore Cooper, les « Anciens Canadiens » de Philippe Aubert-de-Gaspé jusqu’à « Dave Robicheaux », le détective louisianiais des livres de James Lee Burke. On apprend surtout que les Robichaud, comme les autres Acadiens, ont surmonté les obstacles que la vie leur offrait, en vue de contribuer à l’édification d’une identité pour ce peuple oublié de l’Amérique.
DE MOUSQUETAIRE À DÉTECTIVE : LES ROBICHAUD DANS LA LITTÉRATURE
En faisant des recherches généalogiques sur la famille Robichaud on s’est rendu compte que l’histoire de cette famille acadienne est intimement liée à l’histoire de l’Europe et de l’Amérique du Nord et même à la grande littérature. En lisant certains classiques de la littérature, et autres romans, on peut apprendre à mieux connaître la généalogie de notre famille Robichaud.
1. La littérature britannique
Geneviève Massignon estime que près du quart des familles acadiennes, viennent de trois villages de la seigneurie d’Aulnay du sud-loudunais (au sud de la ville de Loudun) du département de la Vienne au Poitou (en France); soit les villages de Aulnay, La Chaussée et Martaizé, dont les Robichaud de La Chaussée.C’est à Loudun, qu’Urbain Grandier a été accusé de sorcellerie à l’encontre des religieuses Ursulines et a été brûlé sur la place publique le 18 août 1634. Ce fameux incident a été exploité par la littérature, dont notamment, The Devils of Loudun, livre d’Aldous Huxley de lequel le cinéaste anglais Ken Russell s’inspira pour réaliser le film Les diables (1971). Aldous Huxley (18941963) est l’un des mieux connu des auteurs britanniques; il a écrit entres autres, Brave New World. Cet incident des diables de Loudun est donc arrivé au Poitou, à proximité du lieu de résidence présumé de notre ancêtre Robichaud, peu de temps avant son départ pour l’Amérique. Sinon notre ancêtre Robichaud, certainement plusieurs des pionniers de l’Acadie ont été témoins de cet incident.
Nous avons vu que certains de nos ancêtres on t des liens de parenté avec des pirates. Nous avons également vu que le trésor des Robichaud et des Belleisle a été l'objet de convoitise. Le livre le plus connu qui qui traite de cette époque de piraterie est celui du britannique Robert Louis Stevenson «l'Ile au Trésor». Des films contemporains sur les flibustiers, sont Matusalem et le Dernier des Beauchesne (Matusalem II) du cinéaste québécois Roger Cantin,
2. La littérature américaine
François (deuxième) et son frère Pierre Robichaud avaient marié deux soeurs, Marie et Françoise Belleisle. Plusieurs familles cherchaient à cette époque à s’éloigner de l’Acadie anglaise et à se regrouper sur des territoires restés sous le contrôle de la Nouvelle-France. Alexandre le Borgne de Belleisle s’installe vers 1736 à la rivière Saint-Jean, au «Nid d’Aigle», où il y est éventuellement rejoint par ses filles et ses gendres, dont il est question dans le roman The Golden Wildcat de Mary Widdemer.Le mariage de François Robichaud avec Marie Belleisle et de Pierre Robichaud avec Françoise Belleisle permet à leurs descendants de revendiquer du sang noble français et amérindien. En effet, le père de Marie est Alexandre LeBorgne de Belleisle dont le père qui porte le même nom, Alexandre LeBorgne de Belleisle, a été gouverneur de l’Acadie en 1668 et le grandpère Emmanuel LeBorgne a été gouverneur de 1657 à 1668. C’est le même Emmanuel LeBorgne qui était propriétaire des bateaux qui ont transporté plusieurs des colons en Acadie. L’épouse d’Alexandre LeBorgne de Belleisle, gouverneur (donc la grand-mère de Marie Bellisle) était Marie de Latour, fille de Charles-Amador Saint-Étienne, sieur de Latour qui a également été gouverneur de l’Acadie et personnage illustre de l’histoire acadienne. Ce dernier avait marié Jeanne Mottin la veuve de Charles de Menou d’Aulnay, le gouverneur de l’Acadie qui est crédité comme étant le principal responsable de la colonisation française en Acadie. La mère de Marie Belleisle était Anastasie de Saint-Castin, dont le père était Jean-Vincent de Saint-Castin, l’un des guerriers français les plus redoutables, qui commanda le fort de Pentagoüet (Penobscot, Maine) pendant plus de trente ans, ce qui lui mérita le titre de «Français le plus haï en Nouvelle Angleterre». L’épouse de Saint-Castin était une Abénaquise, Pidianske, la fille de Madokawondo, le bashaba ou le seigneur suprême des tribus Abénaquis de la rivière Kennebec à la rivière Saint-Jean. À la mort de Madokawondo en 1698, c’est Saint-Castin qui le remplaça comme grand sachem des Pentagoüets. Il a été écrit plusieurs livres sur ce baron, dont deux romans français, le Baron Sauvage de Jacques Joubert et le baron Saint-Castin d’Yves Cazaux. Un roman américain contemporain, Castine de Patricia Chute, se déroule dans le village de Castine, qui porte encore aujourd’hui le nom du fameux baron.Le «premier» romancier américain James Fenimore Cooper (1789-1851) a écrit, Le dernier des Mohicans, qui parle du rôle des Amérindiens dans les guerres franco-anglaises au 18e siècle. Les Mohicans du haut de la rivière Hudson, dans l’état de New-York sont une tribu proche des Abénaquis. Ils sont également de langue algonquine et ils étaient souvent alliés avec ceux-ci contre les Iroquois ou Mohawks. Le livre de Cooper décrit l’époque des guerres entres les français et les anglais où la loyauté des tribus amérindiennes est monnayée par des présents, des mensonges et des tricheries. Ces guerres ont amené plusieurs tribus amérindiennes au seuil de la disparition. Ceux que les maladies amenées d’Europe n’ont pas emporté se sont entre-tués dans des guerres fratricides encouragées par les Européens. Les Mohicans ne sont pas tous disparus, il existe toujours des amérindiensMohicans ou «Stockbridge» dans une réserve au Wisconsin. Michael Mann a fait un film sur le livre de Fenimore Cooper, en 1992. Daniel Day-Lewis y joue le rôle d’Oeil-de-Faucon.)Il existe d’innombrables romans et autres oeuvres littéraires américains faisant état de la dispersion ou du Grand Dérangement des Acadiens, on n’a penser au fameux poème Évangéline de Henry Wadsdworth Longfewllow. Dans le roman The Acadians de l’américain Robert E. Wall, l’un des personnages principal se nomme Lionel Robichaud. Dans le livre de Margaret Widdemmer, The Golden Wildcat, le «méchant » est le petit-fils de Saint-Castin qui kidnappe en Nouvelle-Angleterre la fille d’un marchand et militaire irlandais qu’il amène avec lui au «Nid d’Agle», en Acadie.Étant plus porté par les affaires et la politique, très peu de Robichaud sont présents dans les arts. Évidemment. il y des exceptions. À Moncton, par exemple, Angus Robichaud avec les Bunk House Boys et Pierre Robichaud avec 1755 sont des musiciens réputés. Gaétan Robichaud de Shippagan et Irois Robichaud de Richibouctou sont des chanteurs comtemporains. Une jeune violoneuse, Samatha Robichaud de Riverview (www.fiddlingsam.8m.com) et les frères Robichaud, Gerry et Bobby, (au Connecticut avec leur cassette Slippery Stick - http://www.camsco.com/artists/robichaud.html ) sont des violoneux qui ont une certaine pupularité. En beaux arts, Michel Robichaud, artiste peintre de Moncton, qui a réalisé la page titre de ce livre, est un autre éloquent exemple, de l’exception qui confirme la règle. En littérature Gérard Robichaud du Maine a écrit deux romans, Papa Martel et The Apple of His Eye (1965).
3. La littérature française
Les parents de Saint-Castin étaient Jean-Jacques d’Abbadie et Isabelle de Béarn-Bonasse, tous les deux de sang noble de la région de Béarn dans les Pyrénées Atlantiques, en France. Le roman le plus connu de l’auteur français Alexandre Dumas (1803-1870) est sans doute Les Trois Mousquetaires. L’un des personnages du roman, Aramis, était inspiré d’un véritable mousquetaire Henri d’Aramits, qui est le cousin de la mère de Jean-Vincent d’Abbadie de SaintCastin. (Il y a eu plusieurs dizaines de films sur ces Trois Mousquetaires. Dans l’un des plus récents (1993) films des studios Disney, Stephen Herek réalisateur, Charlie Sheen joue le rôle d’Aramis.
4. La littérature canadienne
Nous savons que la famille de François Robichaud (le deuxième), la veuve Marie LeBorgne de Belleisle-Robichaud et leurs enfants ont été recensés au Québec en 1762. Une analyse des annuaires téléphoniques (1996) des régions Montmagny et Rivière-du-Loup permet de constater que 62% des noms Robichaud y étant inscrits se trouvent à Saint-JeanPort-Joli et dans les deux municipalités avoisinantes; de Sainte-Perpétue et de SaintPamphile. En tenant compte de la taille de Saint-Jean-Port-Joli et de la proportion de Robichaud qui s’y trouvent on pense pouvoir affirmer qu’il s’agit de la capitale des Robichaud du Québec.Ce sont des membres de la famille Aubert de Gaspé, qui pendant cinq générations ont été seigneurs pour le plus longtemps, de 1686 à 1854 a Saint-Jean-Port-Joli. Le dernier seigneur, Philippe Aubert de Gaspé (1786-1871), a écrit le premier véritable roman canadien français, Les Anciens Canadiens, en 1863, qui relate la vie à Saint-Jean-Port-Joli avant et après la conquête anglaise de 1759, à la même époque où nos ancêtres Robichaud y étaient comme réfugiés.
5. La littérature louisianaise
Les Robichaud sont même présents dans la littérature de la Lousiane contemporaine. Dave Robicheaux, est le personnage principal d’une série de romans de détective de l’auteur Cajun, James Lee Burke. (Quoique l’on ne peut pas prétendre que ces livres soient reliée à notre généalogie, autrement que par le nom de famille du héros principal.) Robicheaux, est un vétéran de la guerre du Vietnam et un ex-policier qui pratique son métier de détective dans les bayous de la Louisiane. L’un des romans de Burke a été adapté au cinéma Heaven’s Prisoners (1996). Ce film du réalisateur Phil Joanou met en vedette Alec Baldwin, dans le rôle du détective Robicheaux.
Cannébécachiche : un premier essai d'enracinement
Qu'est-ce qui amena François Robichaud a laisser famille et amis au Québec, pour marier sur la rivière Saint-Jean, à l'âge de 24 ans, en 1776, Françoise-Cécile Thibodeau? Quel a été son cheminement sur la rivière Saint-Jean? Pourquoi laisse-t-il la rivière Saint-Jean pour venir à la Fourche-aux-Crapauds et finalement coloniser Bouctouche? Regardons brièvement l'histoire de ces communautés, à travers le cheminement de François.Les familles Thibodeau et Robichaud ont une histoire commune depuis belle lurette, ils sont recensés comme réfugiés dans deux villages voisins à la Côte-du-Sud au Canada en 1762, ils sont alliés par divers mariages. Jean-Baptiste Thibodeau, le père de Françoise-Cécile, est identifié comme étant au village malécite d'Ékoupag (Ekoupahac ou Aucpac) en 1770. Il est probable que François et son frère Jean Robichaud étaient de cette même mouvance d'Acadiens qui revenaient du Canada pour réclamer les terres de leurs ancêtres en Acadie. Le Canada comme l'Acadie étant des colonies britanniques, les Acadiens étant dans l'impossibilité de devenir propriétaires, plusieurs ont cru bon de retourner aussi près que possible de leurs anciennes terres.Quelques 15 familles, dont les deux frères Robichaud, s'établiront dans la baie de Cannébécachiche sur la rivière Saint-Jean dans un village (French Village) près d'une rivière qu’ils nommaient la Petite Nachouäque (Hammond River), pas très loin de l'ancien « Nid d'Aigle » de leurs parents. La rivière Saint-Jean était alors peu peuplée, ayant 200 à 300 familles anglaises, les campements malécites, et quelques militaires au fort Fréderick à son embouchure. Ces familles bâtiront des abris et élèveront leurs familles. Ils y sont probablement venus, à titre de bûcherons ou autrement ouvriers, pour la compagnie Simonds, Hazen & White qui exploitaient notamment les grands pins blancs de cette région. Ils achetaient leurs commodités au magasin de ces derniers. François et Françoise-Cécile Thibodeau aurait eu leurs premiers enfants, Dominique en 1777, Pierre dit Pitre en 1778, Anselme en 1780 et probablement quelques autres enfants à la Petite Nachouäque.La compagnie Simonds, Hazen & White est l'une des premières et des plus importantes maisons d'affaires anglaises de l'époque sur le territoire que deviendra le Nouveau-Brunswick. James Simonds, le premier colon anglais à Saint-Jean est originaire, comme ses associés, de Newburyport au Massachussetts. Il s'associa d'abord à James White et plus tard avecWilliam Hazen, le frère du lieutenant Moses Hazen, ce ranger qui a si brutalement délogé et massacré les Acadiens de Sainte-Anne-des-Pays-Bas et des environs quelques années auparavant. (Les Hazen étaient des cousins de Simonds et de White. James Simonds et James White étaient mariées avec deux soeurs, les filles du capitaine Francis Peabody, qui était le chef du groupe de colons arrivé du Massachussetts, en 1762.) Cette compagnie faisait la traite des fourrures, la pêche, la coupe du bois, la construction navale, l'agriculture et l'élevage. Les Acadiens de Cannébécachiche ont été embauchés de 1769 à 1774 pour la construction de digues et d'aboiteaux qui ont servi à assécher 600 acres du marais qu'on appelait «Great March». Les Acadiens de Cannébécachiche ont participé à un service religieux donné en français le 1er juillet 1769, par le révérend Thomas Wood de l'église anglicane. Celui-ci a prêché aux Anglais le matin, pour les Indiens en après-midi et en soirée pour les Acadiens. Le 15 septembre 1774 le premier prêtre acadien, Joseph Mathurin Bourg, visitait la communauté acadienne de Cannébécachiche et baptisait 11 enfants dont Françoise Robichaud, fille de Jean Robichaud et Marie Levron, qui était née le 8 octobre 1773.En 1775, lors de la rébellion américaine, le fort Frederick sera brûlé. 120 personnes de la rivière signent en mai 1776 une pétition en faveur de la sédition. Les marchands Hazen, White et Simonds sont pris prisonniers par les rebelles, une fois libérés leurs affaires sont au ralenti pour un certain temps. En 1778 un nouveau fort est construit à Saint-Jean, le fort Howe. Afin d'approvisioner la marine britannique, Hazen et White font la coupe des pins blancs qui servent comme mats. Les Acadiens de Cannébécachiche sont appelées à contribuer; dans une lettre du 23 mars 1782 on indique qu'ils ont 100 arbres de coupés.Maugerville avec l'arrivé d'environs 100 colons de la Nouvelle-Angleterre en 1762 deviendra la première communauté anglaise à l'extérieur du Fort Frederick. D'autres concessions sont graduellement attribués surtout aux anciens militaires de la Nouvelle-Angleterre qui ont participés aux batailles contre la France. Ils profitaient donc des terres défrichés par les Acadiens, qu'ils avaient contribués à déloger. On estime qu'à l'arrivée des Loyalistes, en 1783, qu'il y avait 1400 Anglais et 400 Acadiens sur la rivière Saint-Jean.François, son frère aîné Jean Robichaud, ainsi que les autres résidents de leur hameau apprirent en 1784 que leurs terres faisaient maintenant partie de la concession de Sir Andrew Hammond. Par conséquent, ils devenaient, comme de dizaines d'autres familles acadiennes, les tenanciers de Hammond.La «guerre folle» ayant été conclu par un traité en 1783, une marée humaine d'américains loyaux afflue, de 1783 à 1784, vers le nord, vers l'Ontario et en Acadie ou Nova Scotia, principalement sur la rivière Saint-Jean. Lorsqu'ils apprennent que tous les bonnes terres ont été octroyés à des officiels et amis du gouvernement d'Halifax, les loyalistes demandent le divorce et c'est la création par décret royal entrant en vigueur le 24 juin 1784, de la province of New-Brunswick. En 1786, les Acadiens de la baie de Cannébécachiche apprennent que leurs terres devinrent la propriété des Loyalistes. Le Gouverneur Carleton et son conseil décide qu'il serait inopportun d'interrompre la continuité du peuplement en y laissant quelques acadiens.Voici comment un historien de 1890 décrivait cette époque, «Après la guerre d'indépendance américaine en 1783, les «United Empire Loyalists» que les Acadiens appelèrent «refugees» se répandirent dans la province du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse. Plusieurs de ces réfugiés se fixèrent aux environs de Frédéricton et firent souffrir toutes sortes de cruauté aux Acadiens qui se trouvaient là. Ils tuaient leurs animaux, faisaient brûler leurs bâtisses, détruisaient leurs grains, volaient leurs instruments aratoires et enlevèrent même plusieurs jeunes filles qu'ils emmenèrent avec eux et l'on n'en entendit plus parler.»